Avec la nouvelle année, c’est le moment des rétrospectives de 2010, mais surtout des prévisions pour 2011. Le site américain Mashable en a ainsi produit plus de 95… (OMG!) J’ai tout lu et j’en ai retiré 7 tendances qu’il me semble intéressantes à surveiller dans l’année qui vient.
- Le photo-sharing et le video-sharing “on the go”
Avec les smartphones, il est devenu ultra-simple de partager des photos en mobilité. Des applications comme PicPlz ou Instagram sont devenues rapidement populaires en 2010. En seulement 10 jours, Instagram a attiré 1 million d’utilisateurs. D’autres applications comme Foodspotting, DailyBooth ou Path se sont aussi lancées sur ce créneau très porteur. Foursquare vient d’ailleurs d’intégrer les photos à ses applications mobiles.
Avec les nouvelles normes de compression et l’apparition de la 4G aux Etats-Unis, il va devenir aussi facile de partager des vidéos que des photos.
- La segmentation des réseaux sociaux
Parce qu’avoir 500+ amis sur Facebook a fait perdre le sens du mot « ami », les nouveaux réseaux sociaux s’adressent à des communautés bien plus petites, plus ciblées, pour proposer des interactions plus simples et plus efficaces. Par exemple, le réseau Path permet de limiter son réseau à 50 contacts. Sur iPhone, Fast Society permet de créer des réseaux sociaux éphémères (3 jours) pour échanger des messages au sein de petits groupes de personnes. Je reste quand même dubitatif sur cette tendance, qui s’adresse, à mon sens, à une niche.
Mais Facebook a compris ce besoin de segmentation : avec sa nouvelle version des « Groupes », qui permet de sélectionner un nombre limité de contacts, le site permet de n’échanger qu’avec une partie de ses amis, collègues ou membres de sa famille, notamment via un chat collectif.
- Les entreprises « mobile first » ou « tablet only »
Avec la démocratisation des smartphones et le lancement des tablettes, le mobile est devenu un media à part entière. Pas étonnant de voir arriver des business entièrement dédiés à des usages mobiles. J’ai déjà parlé de The Daily, le projet de Murdoch sur iPad. Depuis, Richard Branson a présenté le sien. D’autres projets devraient voir le jour, et pas seulement dans le domaine des médias.
De plus en plus d’entreprises, médias ou non, devraient se lancer sur le mobile avant même d’être sur le web. Parmi les atouts du mobile : sa proximité avec l’utilisateur, les possibilités de personnalisation, la géolocalisation ou encore les possibilités de micro-paiement. Dans le même esprit, les services de géolocalisation ou de geotagging, qui n’ont de sens que sur le mobile, vont continuer à se développer et devenir de plus en plus utiles (en vertu de la fameuse loi de Metcalfe).
- Une nouvelle génération de publicité locale
Avec la géolocalisation permise par les smartphones et le boom de Foursquare ou Gowalla, la publicité locale entre dans une nouvelle dimension, ultra-ciblée, adaptée aux gouts et habitudes de chacun. En associant géolocalisation et social graph avec Places (« Lieux » en Français), Facebook pourrait aller très loin. Google est aussi sur les rangs pour récupérer une part de ce gâteau. D’autres acteurs, comme Yelp, Shopkick, Qype ou même PagesJaunes peuvent jouer les challengers. Quant à Groupon, si son fonctionnement repose principalement sur l’email, il a bâti en un temps record une impressionnante force commerciale sur le terrain qui pourrait lui donner un avantage certains dans ce domaine.
L’avenir : le couponing géolocalisé au mètre près dans les rayons des supermarchés. La start-up Point Inside est en train de développer le concept.
- QR Code et Tagging pour connecter monde physique et monde digital
Toujours grâce au mobile, les QR Code devraient s’imposer dans le quotidien de tout à chacun. Les QR codes permettent de lier un objet physique (affiche, packaging…) à un contenu numérique (clip, site internet,…) : c’est le pont entre le online et le offline. Tous les objets peuvent être tagués, comme on tague des amis ou des lieux sur une photo ou un statut. Barcode Hero ou Stickybits permettent ainsi à tous de donner son avis et d’ajouter un contenu à des objets du monde réel.
Problème : en France, deux formats concurrents de QR codes se partagent le marché, ce qui a ralenti son adoption par les annonceurs et les consommateurs et pourrait même empêcher cette technologie de décoller.
Mais après les QR codes, l’avenir est à la reconnaissance d’image. Google Goggles a ouvert la voie. Ambitieuse, l’application iPhone (française !) Moodstocks ambitionne même de créer une base de données d’objets, que chacun peut commenter et partager.
- Toujours plus de ludique et de check in
Le gaming a été la grande tendance de 2010, on l’a vu au Web10 en décembre dernier. Les services de check-in se sont popularisés, sur le principe du « si tu me dis où tu es/ce que tu fais, tu auras une récompense » (badge, réduction…). Aux Etats-Unis, GetGlue a levé 6 millions de dollars pour proposer une nouvelle expérience de « connexion » entre les individus et les contenus. Concrètement, vous dites quels films ou série vous regardez et vous recevez une récompense, grâce aux 25 accords passés entre GetGlue et des acteurs de l’entertainment. A l’avenir, les box des FAI permettront d’effectuer automatiquement le check-in.
En 2011, les marques et les entreprises vont toujours plus s’investir dans ces logiques de « gamification », comme moyen de générer de l’engagement et se rapprocher de leurs cibles.
- Le retour de l’email
Qui l’eu cru ? L’email revient en force. Un acteur comme Groupon a montré tout l’intérêt d’acquérir une base d’adresses email, vs. des fans sur Facebook. Avec une base de 15 millions d’adresses aux USA (et 30+ millions si l’on ajoute l’international), Groupon a pu atteindre une valorisation record de plus de 6 milliards de dollars. En France, un acteur comme MyLittleParis (qui a lancé sa version masculine Merci Alfred en septembre dernier) a montré comment, en apportant une vraie valeur à l’emailing, ce média pouvait encore toucher les internautes (cf. mon article ici).
Mieux qu’une page avec des fans sur-sollicités, une base d’adresse emails peut se révéler très profitable, à condition de bien qualifier ses contacts et d’apporter un vrai intérêt au client : l’emailing pourrait revenir en force face au social marketing.
Voilà pour les prévisions pour 2011… Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne année et à se donner rendez-vous dans un an pour voir si j’étais totalement à coté de la plaque
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