31 mars 2009

Yousuf Karsh, quand art et pub font bon ménage

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A regarder les séries de photos industrielles de Yousuf Karsh, on pourrait se croire devant des images de propagande de l'ex URSS, voulant démontrer la force et la vigueur des ouvriers travaillant pour la grandeur du régime soviétique. Pourtant, Yousuf Karsh est Canadien, et ses photos proviennent entre autres des collections de la très capitaliste Ford.
En effet, ce photographe de talent n'a pas seulement réalisé les portraits des personnalités du XXe siècle (dont le fameux portrait boudeur de Churchill pendant la guerre), mais aussi des séries destinée à illustrer les brochures et campagnes publicitaires de grands groupes industriels.
L'expression "se faire Karsher"est même apparue pour désigner le fait de se faire tirer le portrait par cet artiste.
Au milieu des années 1950, Krash a d'abord été commissionné par la filiale canadienne de Ford pour photographier la ligne d'assemblage de Winsor, Ontario. Il travaille ensuite pour Atlas Steel en Ontario et Sharon Steel en Pennsylvanie, produisant à chaque fois de très beaux portraits en noir et blanc qui magnifient les ouvriers, avec leur usine comme décor futuriste à l'arrière plan. Sous l'objectif de Karsh, le temps d'une photo, des hommes ordinaires sont transformés en stars. Qui a dit que la pub était moche?
Plusieurs expositions voyagent en Amerique, dont une est actuellement à Toronto. Sinon, il y a les livres:



26 mars 2009

Netvibes est-il en train de mourir?

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Ceux qui me connaissent savent que je suis un fan absolu de Netvibes, le service, gratuit et sans pub, qui propose une page entièrement personnalisable, grâce à des onglets, des flux RSS et une tonne de widgets plus ou moins indispensables. Grâce à ma page Netvibes et avec mes 10 onglets, je peux suivre littéralement un demi-millier de sources d'informations, mises à jour en continu. Le service a été fondé en 2005 par des Français et en quelques années, il a réussi à s'implanter à coté des géants Google, MSN ou Yahoo qui proposent leurs propres services.
Seulement voilà, la dernière levée de fond remonte à août 2006 et depuis, les sources de revenus semblent plutôt maigres. Ajoutez à cela une interruption de service de plus, et le blog ReadWriteWeb publie un article alarmant qui agite la blogosphère et Twitter. Tant et si bien que l'équipe de Netvibes se sent obligé de rassurer tout le monde par un article sur son blog: Netvibes va bien, les dépenses ont été réduites (au détriment de la qualité du service?) et les revenus s'accroissent régulièrement. Depuis, RWW est revenu en arrière, sans toutefois se montrer très optimiste.
En fait, Netvibes se trouve aujourd'hui dans la même situation que Facebook (toute proportion gardée): il faut maintenant rentabiliser un service offert gratuitement aux internautes, en monétisant la base d'utilisateurs. Seulement, n'est pas Google qui veut.
La stratégie de Netvibes est orientée vers les entreprises et les marques: conception de micro-sites, de portails intranets, de widgets ou de portails de site média (exemple avec lefigaro.fr)... les idées ne manquent pas. Les avantages pour les annonceurs: les utilisateurs ont la possibilité d'interagir directement avec la page, beaucoup plus souple qu'une page internet classique.
Espérons que cette stratégie soit payante, parce que je ne peux imaginer me passer de Netvibes.
(à propos, ma page publique est ici)

A noter: l'utilisation très efficace que fait Netvibes de Twitter, pour répondre en temps réel à tous les problèmes et questions des usagers.
25 mars 2009

Facebook doit-il écouter ses utilisateurs?

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Promis, c'est le dernier article sur Facebook que je fais avant un moment.
Résumé des épisodes précédents: la semaine dernière, Facebook a changé son interface, et surtout son newsfeed. Le résultat: un design plus proche de celui de Twitter, fondé sur les conversations et le partage de liens. Une avancée interprétée comme une vengeance contre Twitter dont les négociations de rachat par Facebook ont capoté il y a peu, l'objectif étant de tuer le service concurrent (et d'espérer aussi dégager quelques bénéfices à terme), en permettant aux entreprises, marques et personnalités d'intervenir directement dans les newsfeeds de leurs fans.
Seulement, la version twitter-like de la page d'accueil de Facebook a reçu un accueil plus que mitigé de la part des utilisateurs, déçu de ne plus voir apparaitre les nouveaux amis d'amis, les commentaires sur les photos ou autres histoires de coeur. Comme pour le programme Beacon, les internautes se sont mobilisés en masse contre la mise à jour: sondages (95% contre), forums, groupes, mails... tout a été bon pour convaincre Marc Zuckerberg, le PDG de Facebook de faire, une fois de plus, marche arrière.
D'où le débat: Facebook doit-il à tout prix écouter ses usagers? Non, d'après Michael Arrington, le gourou de Techcrunch, au risque de freiner toute innovation, et de faire de Facebook "un produit ennuyeux"... point de vue discutable, pour un service (gratuit) comme Facebook où les usagers sont au coeur du système, et libre d'aller voir ailleurs s'ils trouvent mieux.
Samuel Laurent du Figaro résume parfaitement la situation:
"pourquoi utilise-t-on Facebook ? Pour avoir des nouvelles de gens qu'on connaît mais qu'on voit peu, pour entrer en contact, regarder leurs photos de vacances, suivre leur évolution professionnelle ou sentimentale... Mais pas, ou peu, pour échanger des liens ou des informations comme on le fait sur Twitter."
Mais c'est encore plus compliqué que cela: il y a presque autant d'utilisation de Facebook que d'utilisateurs, tant les fonctionnalités offertes sont larges. Pour ma part, je m'en sert entre autre pour partager des liens et informations, le nombre de mes contacts sur Twitter étant insignifiant.
C'est là le défi de Facebook pour les prochaines années et le revers de sa croissance subite: réussir à concilier les souhaits d'utilisateurs de plus en plus divers, tout en dégageant enfin des revenus.
3 mars 2009

Un bon exemple de publicité ciblée sur Facebook.

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Les possibilités offertes par Facebook en terme de publicité ciblée sont potentiellement immenses. Pourtant j'ai souvent eu le sentiment que la spécificité de ce réseau social est mal, voire pas du tout exploitée. Je parle surtout des publicités qui apparaissent à droite du profil, celles que Facebook fait payer, à la différences des nombreux groupes, évènements, et pages de fans, qui permettent aux marques et aux artistes de communiquer de façon très efficace, mais pour lesquels Facebook ne gagne rien. Il faut dire que les créateurs du site on plutôt été échaudés par les réactions des usagers face à leurs dernières innovations marketing, comme le programme Beacon. Toutefois, comme le montre l'exemple suivant, il est assez facile de tirer parti du "graphe social" pour proposer des publicités vraiment adaptées à l'utilisateur, et faire la différence.



Contexte: dans quelques semaines, des élections syndicales auront lieu à l'université de Toronto. Les différents candidats utilisent les nombreux moyens mis à leur disposition pour se faire connaître: affiches, spammage des boites mails, et bien sûr Facebook.
Défi: Faire plus de bruit que les autres, dans une université de plus de 50 000 étudiants, et alors que les programmes des candidats sont tous plus ou moins similaires.
Une solution: Un candidat, en plus d'une stratégie virale, se paye des annonces sur Facebook, destinées aux membres du network "University of Toronto". Le plus qui fait la différence: la photo et le nom d'un ami qui a déjà rejoint son groupe de fans. Rien de mieux que la recommandation d'un pair quand rien ne distingue vraiment un produit (ou un candidat) d'un autre. Je serais intéressé de voir ce que ça pourrait donner à une plus large échelle.

En savoir plus:
Le e-marketing à l'heure du web 2.0
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