29 juin 2009

Le carré de sucre rond... mais où va le monde? (dans le mur, surement)

2 commentaires
Je profite de ce blog pour relayer le coup de gueule d'Eco89 (site éco de la galaxie Rue89, souvent intéressant) contre la dernière invention en date de Daddy, l'un des géants de l'industrie sucrière: le carré de sucre rond...
Au-delà de la simple inutilité de cette innovation marketing, c'est un vrai problème écologique qui se pose: gaspillage d'espace, donc d'emballage, de transport et d'énergie, alors que le traditionnel carré était le conditionnement le plus rationnel qu'il soit. A la décharge du service marketing de Daddy, on peut dire que le marché du sucre n'est pas franchement excitant et décrié depuis des années... Ils ne doivent pas s'amuser tous les jours... mais de là à proposer ça, sous prétexte que c'est fun et différent... on croirait presque à une blague tellement c'est gros (mais non, j'ai vérifié, c'est bien en vente ).
Cette campagne est une véritable aberration au nom du toujours plus beau, toujours nouveau. Et aussi un modeste révélateur des limites et de l'absurdité d'une croissance fondée sur le seul modèle de la société de consommation.

[via Eco89]
Noter l'ironie du message sanitaire...
28 juin 2009

Pub Vintage- Ultraléger

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Juste une publicité que je viens de trouver dans un vieux magazine du milieu des années 90...
"le plus léger des ultra-portables du marché, avec 1,9 kg" sans compter l'extension multimédia (lecteur de CD+disquette) en option. Inutile de dire qu'on a fait beaucoup de progrès depuis grace aux netbooks.
23 juin 2009

Que se cache-t-il derrière le "succès" de la TNT?

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Plus de quatre années après le lancement de la TNT, présentée à l'époque comme une révolution qui allait bouleverser la vie des Français, il est déjà possible de faire un premier bilan de ce changement majeur dans le PAF.

Premier enseignement: le succès a été fulgurant, surprenant aussi bien les acteurs établis (TF1, pris de court) que les nouveaux entrants (Direct 8 qui atteint 2,3% d'audience, déjà bien au delà de l'objectif de 1,5 pour 2012). En pleine croissance, toutes ces nouvelles chaines grignotent des parts du gâteau publicitaire, pourtant réduit par la crise. Au point d'obliger TF1 à ouvrir en grand le portefeuille pour acquérir TMC (leader des nouvelles chaines) et NT1 (au potentiel inexploité, dira-t-on). Quel bénéfice pour le téléspectateur? Davantage de choix bien sûr, pour un prix quasi nul (seulement le coût d'achat d'un décodeur, désormais intégré par défaut dans toutes les télés).
Mais après, quand est-il de la qualité? Toutes les nouvelles venues sont des chaines low-cost en comparaison des mastodontes comme TF1 et M6, elles sont aussi allègrement revenues sur leurs engagements initiaux auprès du CSA, mettant en péril la diversité qu'on nous avait vanté. Par exemple, quid des chaines musicales? NRJ12 et Virgin17 (Europe2TV a sa création) ont tenté un virage généraliste, plus rentable. Quid du direct sur Direct8, abandonné progressivement? etc. Surtout, quand est-il de la diversité après le rachat de NT1 et RMC par TF1, dans des conditions assez scandaleuses du point de vue du contribuable (lire à ce sujet l'analyse de P. Revel que je partage).

En raison de leur faibles moyens, ces chaines ont jusqu'à présent été contraintes, dans le pire des cas, au recyclage de catalogues (RMC et NT1 qui puisent à fond dans l'impressionnant stock de programme d'AB est l'exemple le plus flagrant) ou à la diffusion de programme cheap et mal doublés importés des Etats-Unis (NRJ12 et Virgin17); les chaines les plus chanceuses, celles adossées à un grand groupe, ont pu se servir dans les miettes laissées par leur grande soeur (W9 qui donne une seconde ou même troisième vie aux programme de M6). Pour les autres, cette situation les a forcé à l'imaginer et innover, afin de réaliser quelque chose de correct avec des bouts de chandelles, non sans ratés (Direct 8 dont les début on beaucoup fait rire, BFMTV et son organisation du travail contestée, etc.). Néanmoins, même si la montée en puissance de ces chaines est amorcée, on peut s'avouer assez déçu par la qualité de la TNT. A ce titre, France Télévision, qui est moins dépendante de la publicité que ses consoeurs n'a pas vraiment joué la carte de l'audace, à l'exception de France5, peut-être, mais il ne s'agit pas là d'une nouvelle chaine au sens strict. L'explosion du PAF n'a pas entrainé de boom de la création et les nouveaux talents apparu sur ces chaines se comptent sur les doigts d'une main.

Autre conséquence de l'apparition de la TNT: le marché publicitaire s'est trouvé morcelé, et les chaines établies subissant de plein fouet les effets de la crises publicitaire ont du revoir à la baisse les coûts de leurs grilles... On nous promet donc un revival des jeux, du style Juste Prix et autres monuments télévisuels, qui ont le grand avantage de ne (presque) rien couter. En tout cas beaucoup moins que de la fiction ou des magazines d'investigation. Et même si TF1 ne diffuse pas cette année l'Ile de la Tentation, la télé-réalité n'a pas dit son dernier mot (cf. Secret Story). Les programmes de qualité (ou du moins exclusifs et innovants) se trouvent donc désormais là où il reste encore de l'argent, c'est à dire sur les chaines à péage type Canal+, groupe qui finance la fiction, le cinéma et le foot. Paradoxe: gratuite, la TNT a d'une certaine manière rendu la télé payante plus attractive. La TNT a donc apporté la quantité et la diversité, mais pas forcément la qualité.
Est-ce à dire que je regrette l'oligopole antérieur? Non, d'ailleurs il est loin d'avoir disparu, au contraire: avec le rachat d'AB par TF1, les premières chaines de la TNT (TMC et W9) se retrouvent dans le giron d'acteurs établis... dans un sens, c'est bien, cela peut créer des synergies positives, espérons juste qu'elles ne soient pas que publicitaires, mais qu'elles tireront l'offre de programme vers le haut. Dans un autre sens, cela marginalise les groupes moins établis et en cours de construction (NextRadioTV, Bolloré, NRJ) au moment où ceux-ci commencent à voir leurs effort récompensés. Il ne faudrait pas tuer dans l'oeuf ces petites chaines qui montent et qui peuvent parfois se montrer innovantes (BFMTV qui ringardise l'info type LCI ou ITélé, Virgin17 qui a une programmation de série assez originale, etc.)

Succès d'audience, certes, la TNT accumule quand même bien des échecs: elle n'a que très partiellement brisé l'oligopole établi, elle n'a pas vraiment apporté la diversité de programme qu'on était en droit d'espérer, et sa qualité s'avère aussi décevante. On peut espérer qu'en entrant enfin sur la TNT TF1 la pousse vers le haut (mais se serait courir le risque de canibaliser la chaine-étendard, déjà mal en point). FranceTélévisions pourrait aussi se montrer beaucoup plus ambitieux avec France4.
On est donc en plein dans une période critique pendant laquelle la TNT se consolide. et tire les leçon de ses premières années d'existance La question est: y aura-t-il de la place pour tout le monde? Les rumeurs de vente de NRJ12 par sa maison mère ne font qu'entretenir le doute sur cette question qui se pose depuis le lancement de la télé numérique.
21 juin 2009

Le monde en 2020, d’après le CNED (et la CIA)

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Xavier Darcos vient d’annoncer la mise en ligne de cahiers de vacances totalement gratuits, du CP à la terminale, une bonne alternative aux cahiers de vacances traditionnels. Pour ceux que ça intéresse, ils sont téléchargeables ici.
J’ai décidé de me replonger dans mes souvenirs de lycée, avec la section économique et sociale.

("back to school", rmarinello)

Pour la première ES, le site propose 4 dossiers alternant leçons et questions de réflexion. Plutôt que de me pencher sur le déprimant « la société en crise », j’ai décidé d’ouvrir un dossier au titre bien plus optimiste : « Quel monde en 2020 ? ». Celui-ci, en partant d’une étude de la CIA, ne propose rien de moins que de répondre aux questions suivantes :
« Qui sera le champion économique du XXIe siècle ? Quelles seront les grandes lignes du monde dans lequel nous vivrons en 2050 ? La population mondiale disposera-t-elle des ressources alimentaires et énergétiques nécessaires à son bien-être ? Où seront inventés et fabriqués les nouveaux produits que les consommateurs utiliseront ? »
Au fil du dossier, sont évoqués rapidement des thèmes aussi divers que la « méga-trend » de la mondialisation, l’affirmation de nouveaux droits sous l’influence d’associations alter-mondialistes, l’épuisement des ressources ou encore les théories malthusiennes. Des « zoom sur …» viennent souligner les points les plus importants, tandis que l’élève est appelé à analyser des tableaux statistiques, réfléchir à des questions telles que « Comment pourrait-on expliquer la croissance de la population mondiale entre 1950 et 2050 ? » ou encore… compléter une biographie de Bernard Arnault, dans le chapitre « les gagnants de la mondialisation » :
« Après avoir commencé sa carrière dans l’entreprise familiale de bâtiment, puis dans l’immobilier, ....................... s’est lancé dans le domaine du luxe, en rachetant ce qui restait de l’empire textile Boussac, en particulier de la maison Dior. Adossé à cette première conquête, Bernard Arnault a progressivement pris le contrôle d’un groupe entièrement tourné vers le luxe : Louis Vuitton Moët Hennessy (LVMH). Sous sa présidence, LVMH est devenu le .............................. dans son secteur. L’ensemble est composé de marques prestigieuses dans les vins et spiritueux (Dom Pérignon, Moët, Château Yquem), la maroquinerie et la mode (Vuitton, Dior, Givenchy, ......................), l’horlogerie (Tag Heuer, Zenith) et la bijouterie (Chaumet). L’entreprise est présente sur tous les marchés importants, notamment aux États-Unis où son siège a été conçu par le célèbre architecte Christian de Portzamparc. »
[Indices: Bernard Arnault. Montage des meubles. Chiffre d’affaires. Culture spécifique. Ingvar Kamprad. Subventions publiques. General Motors. Design. Premier groupe mondial. Kenzo. Wal-Mart.]

("Test day", Tada's revolution)

Le dossier se conclu sur un sujet bien d’actualité, les risques de rupture de la croissance, et notamment les crises économiques :
« Le dernier grand écueil sur lequel pourrait buter ou se briser le développement de la Chine est celui des crises boursières ou financières toujours possibles, notamment dans des économies en croissance rapide ou dans un monde où les déséquilibres commerciaux ou financiers sont très présents. »
Bref, une initiative louable, au contenu intéressant et abordable par tous, même si, comme pour tout ce qui touche l’enseignement des sciences économiques et sociales à l’école, le contenu n’est pas exempt de critiques. Pas sûr aussi que ces cahiers téléchargeables gratuitement plaisent aux acteurs établis sur le marché, qui proposent une offre pléthorique.. Néanmoins, ces dossiers thématiques, comme tous les cahiers de vacances, sont loin de pouvoir remplacer un vrai cours suivi toute l’année.
Surtout, ces dossiers de SES se révèlent totalement inutiles s’il ne sont pas associés à un suivi régulier de l’actualité…seul moyen de se constituer une culture générale permettant d'appréhender les problèmes sociaux et économiques (cf. cet article précédent).

Ps. Je vais tester les cahiers d’espagnol pour tenter de me remettre à niveau pour la rentrée… autant recommencer par les bases.
18 juin 2009

Twitter, est-ce rationnel?

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Avec le bac, l'heure est à la philo... d'où le titre (admirez le double sens). J'avoue avoir hésité avec "je Twitte donc je suis".
Il y a d'abord eu une période Myspace, puis Second Life, puis Facebook, et maintenant, c'est Twitter le dernier service à la mode...Les médias traditionnels commencent à se saisir du phénomène et tente de l'expliquer au commun des mortels.



Pour celui qui suit la blogosphère et passe beaucoup de temps dans la petite bulle internet, "twitter" en 140 signes est devenu aussi naturel que de respirer, au risque d'oublier que ce mot n'évoque absolument rien pour les 9/10e de la population (oui oui, il y a encore des gens autour de nous qui n'ont jamais entendu parlé de Twitter). En France du moins, le "phénomène Twitter" est encore confidentiel (cf. ces chiffres récents), principalement utilisé par la petite communauté des blogueurs, journalistes et communicants en tout genre. Il y aurait 126 000 utilisateurs Français de Twitter (tout va tellement vite qu'on ne sait pas quel crédit accorder à de telles informations), et si on ajoute que seulement 10% des utilisateurs sont responsables de près de 90% de l'activité du site, ça ne fait vraiment pas grand chose... L'emballement médiatique actuel (il suffit de jeter un oeil sur cette sélection d'articles) transformera-t-il Twitter en succès populaire, comme Facebook? Pas sûr.

(My Twitter Class of '08 by Mallix)

Et puis, peut-on vraiment souhaiter à Twitter le même avenir que Facebook? Tout va tellement vite dans le monde de l'internet que les succès (médiatiques) d'hier sont les échecs d'aujourd'hui: Myspace licencie aujourd'hui en masse, Second Life n'a jamais décollé, Facebook peine à trouver un business model concluant, mais surtout n'est pas à l'abri d'un rejet de la part de ses utilisateurs, si ceux-ci se rebellent contre l'usage qui est fait de leurs données personnelles (et intimes). Faites une recherche d'image à votre nom sur Google, pour voir.
Bref, tout ça pour dire qu'il faut se méfier des engouements médiatiques et se demander si Twitter est si révolutionnaire que cela (ça tombe bien, avec la situation en Iran, la révolution est aussi à la mode).

Twitter "révolutionne" l'information certes, en permettant à tout un chacun de témoigner d'un évènement vécu en direct, et de le suivre. En même temps, par son format en 140 signes, il limite et enferme l'information. Un twit ne sera jamais qu'une source première, un fait brute qu'un journaliste devra analyser, recouper, combiner et mettre en forme pour la transmettre ensuite au plus grand nombre. La presse, et celle d'opinion plus particulièrement prend alors tout son sens dans un monde où l'abondance des sources d'information laisse la masse des gens désarmée. Encore faut-il que cette presse ait les moyens de remplir sa mission et d'assurer un service de qualité (je réserve la discussion des modes de financement de la presse pour un autre post).
Twitter facilite les échanges et les communications, ok. Mais toujours dans un sens minimaliste et réducteur. Le jour où les kikoulol découvriront twitter, ils auront un avantage non négligeable: en 140 signes ils seront capable de dire deux fois plus de choses. Mais pour quelle qualité? Il manque à Twitter une hierarchisation selon la qualité des twitts. Après avoir passé une bonne partie de ma journée devant twitter (pour le travail), je n'y ai pas retiré grand chose de constructif, si ce n'est quelques liens intéressants. C'est là que Twitter a deux immenses avantages dans la communication et la propagation de l'information: la réactivité (vs. Google) et la souplesse d'utilisation (vs. Facebook).
Ces atouts font de Twitter un outil de plus en plus prisé des marques pour faire leur communication (je sais de quoi je parle). En France, celles-ci ne peuvent encore que se focaliser sur les leaders d'opinions (blogueurs, journalistes, etc.), mais on peut imaginer une situation similaire à celle des Etats-Unis, où même les pizzerias se sont mises à twitter. Mais là encore je reste sceptique. Bien souvent Twitter n'est utilisé que parcequ'il faut y être, comme l'avait été Second Life auparavant. Pour réussir, les marques et les commerces doivent apporter une haute valeur ajoutée à leurs followers, susciter des échanges, au risque de n'être que lassantes et inaudibles.
Un mauvais exemple: http://twitter.com/Astroball
Un bon exemple: http://twitter.com/Netvibes

Alors, simple feu de paille ou succès durable? Sous une apparence simpliste, Twitter se révèle en fait un vaste ensemble complexe d'intéractions et d'échanges, et de ce fait un formidable objet d'étude. Mais de là à savoir ce qui sortira de l'engouement médiatique qui ne fait que commencer... Ce que je sais, c'est que pour l'instant les 140 signes des SMS ont davantage bouleversés ma vie que ceux de Twitter.
17 juin 2009

Le microblogging est-il en train de tuer les blogs?

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Avec l'émergence de services comme Twitter, les blogs seraient en perte de vitesse. Les bloggueurs, désormais twitters n'auraient plus le temps d'écrire davantage que 140 signes...
Mais là n'est pas la raison de la rareté des posts sur ce blog. Twitter ne m'intéresse que modérément, même si je suis amené à l'utiliser de plus en plus pour des raisons professionnelles. En effet, j'ai commencé un stage et ça me prend pas mal de temps, avant ça, des voyages, un déménagement et un réemménagement, ainsi que des défaillances matérielles (foutu PC!) ont limité les possibilités d'écriture. Mais promis, je m'y remet très vite, et pourquoi pas dès demain. Il n'y a rien de pire qu'un blog qui se meurt. Mais celui-ci va revenir à la vie, j'ai plein d'idées, je manque juste de temps.
6 juin 2009

Les Simpson, un produit de la mondialisation? Épisode 2. Une écriture "circulaire" qui s'adresse à une audience globalisée.

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Mon précédent article sur les Simpson s'attachait à montrer que la famille Simpson est tout à la fois un produit de l’industrie des mass media, un objet mercantile, un succès télévisuel et commercial ainsi qu'une icône populaire dans le monde entier. Au cours des vingt dernières années, la marque Simpson a été gérée de façon extrêmement efficace par Fox Entertainment et plus généralement par sa maison-mère NewsCorporation, à tel point que la série est devenue le centre d’un lucratif système de merchandising et de licence. Mais au-delà de l’aspect marketing et de la force de frappe de NewsCorporation, comment expliquer ce succès global de la série ? Comment ce programme bien américain, centré sur la vie d’une petite ville de l’Amérique profonde, a-t-il réussi à fédérer un tel public aux quatre coins du monde et à acquérir le statut d’icône?
Même si Matt Groening déclare que le public de la série à l’étranger n’est pas pris en compte lors de l’écriture, on remarque aisément que la série Les Simpson est beaucoup plus ouverte au monde extérieur que n’importe quelle autre sitcom. En faisant référence à d’autres pays, ainsi qu’à l’actualité internationale, les auteurs reconnaissent implicitement l’impact mondial de leur série. Par exemple, Homer et sa famille ont bien plus voyagé autour du monde que n’importe quelle famille américaine moyenne. Ensemble, ils ont été en Angleterre, au Japon, en Australie, au Brésil, au Canada, en France… parmi beaucoup d’autres exemples.
Dans le pays en question, la diffusion de l’épisode suscite généralement un sursaut d’enthousiasme pour la série, à l’exception du Brésil où un épisode a été particulièrement décrié. Mais dans tous les cas, cela génère une couverture médiatique supplémentaire. Surtout, il devient encore plus important de viser un public international quand vient la question de réaliser un film : pour un blockbuster hollywoodien, la majorité des profits provient des marchés étrangers.
En plus des voyages à travers le monde, les références à la culture populaire mondiale représentent une caractéristique importante de la série, créant des liens avec le public. En effet, pour comprendre la dimension parodique des épisodes, il s’avère nécessaire de posséder un ensemble de code et de références culturelles, de Léonard de Vinci à American Idol, ce qui gratifie les spectateurs capables de comprendre les références et les clins d'oeil (et les transforme en fans).

Au cours des centaines d’épisodes diffusés, on ne compte plus les apparitions de « guest stars », souvent prestigieuses et généralement d’envergure internationale, comme Tony Blair ou Britney Spears. Les allusions à des évènements contemporains ou à des problèmes planétaires sont aussi pléthoriques, comme la guerre en Irak ou le changement climatique. Le cinéma, les jeux vidéos, la musique, et même les autres cartoons ne sont pas oubliés : aucune partie de la culture populaire n’est laissée de coté. Toutes ces références parlent à un public mondial baignant dans la même culture de masse, nourri avec les même stars, films, ou informations. En évoquant le monde extérieur à Springfield, les auteurs des Simpson créent une connexion entre le monde de la série et le monde des téléspectateurs, à l’opposé des petites communautés fermées propres aux sitcoms.
De fait, les scénaristes des Simpson puisent dans une culture qui est le fait des groupes transnationaux des médias, comme TimeWarner, Disney, Viacom ou… NewsCorporation/Fox, aussi bien présents dans le divertissement que l’information. De façon circulaire, la série fait donc référence à une culture de masse créée et entretenue par l’industrie des médias dont elle est aussi le produit.
Ainsi, une piste d’explication au succès mondial des Simpson réside peut-être dans l’écriture de la série elle-même. Les auteurs, recrutés au sein des plus prestigieuses universités américaines, et notamment Harvard, jouissent d’une grande culture « académique » tout en maîtrisant les codes de la culture populaire dans laquelle ils évoluent, une culture populaire devenue commune au monde occidental, par le processus de mondialisation qui s’est accéléré dans les années 90. En multipliant les registres et les niveaux de lecture, la série réussi à ratisser un large public. Par un procédé que l’on peut qualifier d’« auto-référentialité » (désolé pour cette mauvaise traduction), la série puise sans cesse dans la même culture globale (ou du moins celle qui est commune au monde occidental) à laquelle elle appartient et fédère donc un public bien au-delà des frontières de l’Amérique.
Cette communauté de références permise par la mondialisation peut donc expliquer la facilité avec laquelle la série s’est exportée.
A suivre: Les Simpson, une série qui joue sur une variété de registres et de niveaux de lecture.