9 juin 2010

La vision de Serge Papin (Système U) sur la distribution et la consommation

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Cet après-midi, Serge Papin, PDG de système U intervenait dans le cadre de la journée des Clubs de l’ADETEM (association de professionnels du marketing). A la tête d’un réseau de 1400 magasins (U express, Marché U, Super U, Hyper U) il a aussi publié un livre iconoclaste pour un géant de la distribution: « Consommer moins, consommer mieux. »

http://www.mageneration.com/medias/nw/articles/images/20086/serge-papin-cred-patrick-ot.jpg

Pour m’être pas mal intéressé au secteur de la distribution (cf. cette série d’articles), j’étais ravi d’avoir l’opportunité de l’écouter. De son intervention, j’ai retenu quelques tendances clés pour le secteur :

  • Une évolution vers une consommation plus respectueuse de l’environnement et de la santé. Cela implique aussi une remise en cause progressive du low cost au profit de la qualité. Chez U, la gamme bio est en croissance de 70%. A cela, on peut associer un besoin de proximité, dans les approvisionnements notamment. Ainsi, en Alsace, U s’implique pour l’ouverture au produit locaux, avec des engagements en niveau de chiffre d’affaire.
  • Une recherche de l’utile plutôt que du futile, un recentrage sur la simplicité, avec par exemple, le développement de la location ou des « drives » (ou « picking »). Les consommateurs redécouvrent aussi la cuisine et se détournent du « tout chimique ». Et puis, « c’est toujours plus facile de faire fondre du chocolat que d’acheter du Nutella »…
  • Les marques ont perdu leur cœur de cible et leur valeur alors que la gamme U représente aujourd’hui un article vendu sur deux (en volume)… Le pire exemple :Danone, qui a fait le grand écart, entre Esensis et l’Ecopack. Il faut un retour au bon sens, dans les packaging et les prix principalement, pour sortir d’un système où les prix abusivement hauts compensent des prix abusivement bas.
  • L’hyper sera sauvé par davantage de service, pas par les promos. Pourquoi pas un nutritionniste en magasin pour conseiller les clients ? Le Drive, attaché à un point de vente physique et affichant les mêmes prix qu’en magasin peut aussi rattacher à cette tendance vers davantage de services.
  • Enfin, les cartes de fidélité « plombent les comptes ». Pourquoi ne pas les supprimer et baisser les prix en proportion ? Personne n’a le courage de le faire franchement, mais les avantages associés aux programmes de fidélité diminuent. Les compagnies aériennes sont d’ailleurs déjà en train de revenir sur leur générosité… A charge de trouver de nouveaux moyens de fidéliser une clientèle.

En tout cas, cette heure d’échange m’a bien donné envie d’en lire plus…

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