Journées du patrimoine obligent, il fallait bien faire quelque chose de mon dimanche. Direction donc le métro (si si) pour une visite culturelle et insolite intitulée “les mystères du réseau”, un titre alléchant. Malheureusement la visite m’a laissé un peu sur ma faim : on a beaucoup voyagé sur les lignes de la RATP, de la 12 à la 1 en passant par la 14 et la 6… mais pas de vrai mystère à l’horizon, ni même de station fantôme ! Et oui, il y a 4 ou 5 stations “fantômes” sur le réseau, fermées entre 1930 et 1949, mais aucune n’était ouverte pour ces journées du patrimoine… dommage.
Néanmoins, j’ai pu apprendre pas mal de choses sur le métro, son histoire et son architecture. C’était cette année le centenaire de la “Nord Sud”, l’ancêtre de la ligne 12 et l’objet d’une exposition à la station porte de Versailles.
A l’origine, le métro parisien était tenu par deux compagnies concurrentes : la CMP (Compagnie du chemin de fer Métropolitain de Paris) et la “Nord Sud”. La première gérait les lignes 1 à 11, la seconde les lignes A et B, devenues après la fusion avec la CMP les lignes 12 et 13. Les lignes des deux compagnies avaient des caractéristiques différentes : la Nord-Sud, challenger, proposait un confort supérieur dans les rames et les stations, des couloirs en courbe et un aménagement des stations particulier. Un détail : au lieu des plaques émaillées indiquant le nom des stations propres à la CMP, la Nord-Sud préférait des carreaux de faïence, toujours visibles dans les stations de la ligne 12.
La couleur des carreaux changeait selon le type de station : vert pour les correspondances et terminus, marron pour les stations simples. En extérieur, la Nord Sud préférait de sobres habillages en fer forgé alors que la CMP se caractérisait par les flamboyants édicules Art Nouveau de Guimart.
Avec la fusion des deux compagnies, à la suite de la faillite de la Nord Sud en 1930, les différences se sont atténuées. Dans les années 50, quand la RATP (qui a succédé à la CMP à la Libération) décide de rénover son réseau, elle recouvre bon nombre de stations de la “Nord Sud” par une opération de “carrossage”. La raison : sur la Nord Sud, les emplacements publicitaires n’étaient pas normalisés… au lieu du classique 4 par 3, les panneaux faisaient du 2 par 3, un format impossible à vendre aux annonceurs. Aujourd’hui, certaines stations ont conservé leur carrossage, mais de plus en plus sont rénovées dans le style original de la Nord Sud. Seul changement : les affiches sont au format 4 par 3… Seule la station Solférino a conservé des emplacements en 2 par 3.
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