Un article du New York Times a retenu mon attention : “What ‘Platonic’ Means Online". L’auteur se fait enquêteur et se penche sur un site très populaire aux Etats-Unis (beaucoup moins en France), Craigslist. Et plus particulièrement la section “strictly platonic” de ce site de petites annonces en tous genres (on y trouve vraiment de tout, pour le meilleur et pour le pire).
Dans “strictly platonic”, mis à part quelques égarés qui ignorent manifestement le sens de platonique, le journaliste note une demande récurrente : “conversation”. “Que ce soit en live, au téléphone, par email ou en chat, les gens platoniques semblent rechercher avant tout d’autres gens à qui parler.”
Une femme de 55 ans aimerait ainsi recevoir “un agréable et touchant email chaque matin”, un homme de 40 ans espère, lui, trouver un “penseur systématique et rigoureux” avec lequel parler “philosophie, esthétisme et théorie économique.” Une autre femme, la cinquantaine passée recherche des contacts téléphoniques, pour parler de “travail, hommes, perte de poids, objectifs que l’on espère atteindre”… Un dernier “cas”? Une femme qui imagine un groupe de femmes, discutant de la spiritualité des chats, du sens de l’existence ou de ce qu’il se passe après la mort… En somme, le révélateur d’une certaine solitude au cœur de New York.
En vrac on peut trouver aussi un(e) partenaire de danse, un(e) compagnon pour les nuits d’insomnies, un réconfort après une rupture, un partenaire de sport, des groupes d’échange culturel, des amis pour aller au cinéma ou sortir, des camarades de beuveries, etc.
Avec ses “stricly platonic” (mais aussi ses “missed connexions”, je reviendrai dessus un jour), Craigslist est donc devenu l’un des rares sites à vocation transactionnelle sur lesquels on peut chercher (et espérons-le trouver) des échanges humains, 100% gratuits et n’impliquant pas de sexe…
PS: je conclue par cette note positive mais j’ai trouvé certains exemples un peu “creepy” quand même.
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