En octobre, j’avais participé à la Nuit Blanche à Paris, en tant que Twitt-Reporter (cf. ce post). Juste un petit mot pour vous dire que les plus belles photos de cette édition 2010 sont exposées rue de Rivoli et place du Louvre, autour de la mairie du 1e arrondissement, avec des twitts en guise de légende. C’est jusqu’au 10 janvier, il ne reste donc plus que quelques jours pour aller les voir!
PagesJaunes sort un Google StreetView-Like. Et alors?
Pages Jaunes vient juste de lancer un nouveau service appelé “Urban Dive”, pour l’instant en béta fermée. Mais tout le monde peut s’inscrire et recevoir un mot de passe pour tester le site.
Une fois l’invitation décrochée, rien de vraiment original pour les habitués de Google StreetView : il s’agit d’une reproduction HD de Paris (prise par un robot inspiré de celui utilisé par la NASA sur Mars) dans laquelle on peut naviguer. Le service sera progressivement étendu à d’autres villes.
UrbanDive, plongez au cœur de la ville ! from UrbanDive on Vimeo.
A première vue, la navigation est plus fluide sur Urban Dive et la qualité des images meilleure. Mais cela suffira-t-il à faire la différence face à un Google Street View bien établi?
Un des atouts que l’on s’attend à trouver sur Urban Dive vs. StreetView, c’est l’intégration des services locaux au mapping, mais cet élément n’est pas encore vraiment poussé… effet béta, peut-être? Une chose est sûre : pour Pages Jaunes, la marche sera longue pour rattraper le retard pris sur Google qui a commencé à mailler le territoire depuis longtemps.
Surtout, le point fort de StreetView est d’être directement intégré au moteur de recherche de Google, lui même très souvent utilisé comme page d’accueil par les internautes. Une avance considérable que Page Jaunes ne pourra jamais rattraper.
Avec Urban Dive, on a l’impression d’un combat perdu d’avance, un coup d’épée dans l’eau. Un peu comme le Géoportail (qui à ma grande surprise existe encore) : technologiquement meilleur que Google Maps, celui-ci n’a jamais réussi à émerger face à un Google en position dominante, certes, mais aussi pro de l’ergonomie et de la simplicité.
Jusqu’à présent, le groupe PagesJaunes a plutôt bien pris le virage numérique (internet et mobile), comme l’expliquait cet article des Echos en juin dernier. Avec Urban Dive, ergonomie, simplicité et technologie sont au rendez-vous, mais cela suffira-t-il à faire la différence face à un Google hégémonique? Sans doute pas, à moins d’apporter une vraie nouveauté.
Samsung Wave vs. Galaxy S (test)
Depuis septembre, je fais parti du programme Samsung Mobilers. J’ai ainsi pu tester deux portables de la marque : le Samsung Wave et le Galaxy S. Mes avis au jour le jour sont disponibles ici, mais là, il s’agit de tirer un bilan et de voir à qui s’adressent ces deux appareils.
Avec sa coque en aluminium brossé et son design attrayant, le Wave fait figure de mobile haut de gamme. Il utilise le système d’exploitation Bada développé par Samsung et dispose d’un écran super Amoled de 3,3’. Polyvalent, ce portable intègre les réseaux sociaux, les emails, des jeux, un appareil photo 5 méga pixel avec flash, gère la HD et permet une navigation internet fluide. Son processeur de 1Ghz est un atout certain. La navigation est intuitive et les possibilités de personnalisation nombreuses, grâce aux widgets et applications disponibles sur le Samsung Store. Il est possible de combiner ses différents comptes (email, Facebook, Twitter, téléphone) pour gérer ses contacts.
Pour qui ? A l’utilisateur pas trop geek qui veut un portable complet et simple d’utilisation, pour téléphoner, prendre des photos et consulter les réseaux sociaux.
Le #Web10 en un mot : électrique
Le Web10 avait un sponsor étonnant : Renault. Etonnant, car on ne s'attends pas à trouver un constructeur automobile dans un évènement techno. Et s'il fallait parler d'high tech sur ce secteur, je me tournerais plutôt vers BMW, Fiat ou même Citroën, qui ont développé des applications et des stratégies digitales innovantes.
Par exemple, Citroën a pris récemment le tournant numérique, symbolisé dans la signature "creative technology". Elle a ainsi développé des applications iPhone "car to web", mis en place un configurateur tactile en concession pour la DS3 et va même tenter de fédérer ses clients sur le net via une plate-forme communautaire.
Quant à Renault, qui veut “conduire le changement”, la marque a encore du travail à faire pour apparaitre à la pointe de la technologie. Elle s'est donc lancée dans une opération de séduction des leaders d'opinion et utilise sa gamme de véhicule électrique comme vitrine. Le stand Renault était immanquable dans le hall principal du Web et c'est son PDG, Carlos Ghosn, qui a ouvert l'évènement.
De son discours, je retiens que Renault consacre 15% de son budget de com au digital, qu'ils voudraient aller plus loin, plus vite, mais manquent de gens vraiment compétents. Sur le stand, les modèles électriques à venir étaient présentés, ainsi que les infrastructures nouvelles qui en découlent : bornes de recharge, batteries "quickdrop" (échangeables en 3 minutes), recharges express... Une application iPhone permet de voter pour déterminer les points d'installation des premières bornes.
En Israël, une expérimentation à grande échelle a débuté : c'est le projet Better Place, que son fondateur, Shay Agassi, a présenté au Web.
Tout ça est bien beau, mais Renault parviendra-t-il à imposer sa vision du véhicule électrique? S'agit-il d'un projet réaliste ou d'une simple opération de com (couteuse!) destinée à rejaillir sur l'image de la marque en général?
Pour l'instant, l'enjeu est clairement un enjeu d'image plutôt qu'un enjeu commercial : le modèle présenté au Web, le Twizy, vise une niche, par son design décalé (et vraisemblablement par son prix). Réponse fin 2011.
Le #Web10 en un mot : ludique
L'essor du gaming n'en est qu'à ses débuts : avec les "casual games" et les "social games", c'est une toute nouvelle population de joueurs qui apparait. Et ceux-ci sont prêts à ouvrir leurs portefeuilles, si l'on en croit l'exemple japonais : là-bas, DeNa, éditeur d'un réseau social mobile dédié au jeu attire près de 20 millions de joueurs et génère 1,2 milliards de dollars de recettes (soit 60$/joueur)... en vendant principalement des biens virtuels.
Mais la vraie star du Web10, c'était lui : le canard de Yahoo, le goodie qui s'est arraché... en rupture de stock en quelques heures.
Evénementialiser son site web
Un site, ça vit, ça évolue. Nouvelle maquette, évolutions techniques, optimisation, les raisons de changer sont nombreuses. (D’ailleurs à ce sujet : à quoi ressemblaient Facebook, Myspace, Amazon ou Blogger à leur naissance?)
Quoi de mieux que de mettre en scène ces changements et créer l’évènement autour ? Dernier exemple en date : Petit Bateau, la marque mythique de vêtements (propriété du groupe Yves Rocher), avec la “démolition” de son site, un peu à l’image de la démolition du Royal Monceau.
Le principe ? Détruire l'ancien site à l'aide d'un jeu de casse-brique afin de découvrir le nouveau. En bonus, la possibilité de bénéficier d’une réduction sur la e-boutique allant jusqu’à 30%. Un concept plutôt malin et ludique, qui cadre bien avec la marque.
Agence : BETC Euro RSCG
Facebook te fiche
Facebook te fiche, ne t'en fiche pas from bf_gsara on Vimeo.
Une campagne belge pour montrer les dangers de Facebook et des réseaux sociaux en général. Qu’en pensez-vous?
Andrée Putman à l’Hotel de ville
J’ai découvert Andrée Putman il y a quelques années, à la faveur d’un portrait dans Challenges ou l’Express. Je me souviens avoir été frappé par son style, audacieux tout en étant emprunt de classicisme. Mais surtout par sa photo, presque iconique, qui illustrait l’article : il traduisait une impressionnante détermination et une part d’énigme.
Puis en septembre, j’ai croisé Olivia Putman, sa fille, qui dirige l’agence Andrée Putman, à l’occasion de la présentation de la Ritual Collection créée pour Nespresso. Et là, la mairie de Paris lui rend hommage avec une rétrospective (gratuite) à l’hôtel de ville, jusqu’au 26 février.
Andrée Putman, l'ambassadrice du style à l'Hôtel de Ville
envoyé par mairiedeparis. - Découvrez plus de vidéos créatives.
Après de longues minutes à attendre dans le froid (l’exposition est visiblement un beau succès), j’ai pu en découvrir davantage sur cette artiste, une designer, mais surtout un oeil, une patte, un style.
Andrée Putman créée des objets, repère les plus belles créations, les assemble. Elle arrange les matières, les couleurs et les formes. Au delà du fonctionnel et du matériel, elle crée un univers, un monde épuré et sobre, avec des touches d’extravagance.
Sous les voutes de la salle St Jean, le piano Voix Lactée côtois la salle de bain à damier de l’hôtel Morgans, les fauteuils du Concorde ou les tasses Nespresso. Un ensemble hétéroclite, certes mais cohérent et presque intemporel.
Entourée d’artistes depuis son enfance, Andrée Putman est aussi une femme du monde, prise entre New York et Paris. De l’abbaye de Fontenay où elle a passé son enfance jusqu’au papier glacé des magazines japonais, en passant par les folles nuits du Palace, l’exposition retrace aussi l’ascension et le parcours hors du commun d’une femme qui, à 85 ans, mérite son titre d’”ambassadrice du style”.
Une exposition et une artiste à découvrir jusqu’au 26 février.
Contre nature ?
Le site du week end (social shopping)
Une page (de pub) s’est tournée ce matin
Depuis ce matin, CB News n’est plus. Placé en liquidation judiciaire après une lente agonie, le magazine fondé par Christian Blachas (M. Culture Pub, celui qui, plus jeune m’a donné le gout pour la com) et devenu en 24 ans une référence pour le monde de la communication, a été une victime parmi d’autres de la crise des médias. Symbole d’un univers qui n’a pas su (ou pu) se remettre en cause face à la révolution numérique, la liquidation de CB News laisse sur le carreau une soixantaine de personnes.
Depuis juin dernier, j’ai eu la chance de travailler au sein de CB News. En six mois, j’ai vu, peut-être mieux que d’autres (le web était séparé du print, installé au 4e étage, celui de la compta et de la direction) les différentes étapes qui ont conduit à l’irréversible, de la recherche d’un repreneur jusqu’à la liquidation, en passant par la définition d’un nouveau projet d’entreprise, la cessation de paiement, les assemblées générales, le vote de la grève des salariés… Entre stress, incertitude, espoir, les deux derniers mois – là où tout s’est accéléré - auront été intenses.
Pendant ces 6 mois chez CB, j’ai souvent été surpris de l’impact et de la force de la marque CB News ainsi que ses déclinaisons (des hits d’or à sa plus récente création, CB Web). J’ai pu (dé)couvrir des sujets passionnants, en compagnie de Geneviève Petit pour CB Webletter. J’ai fait de très belles rencontres, presque chaque jour. J’ai évolué dans un groupe humain, où l’on m’a fait confiance (j’ai réalisé notamment une grande partie du supplément CB News Web de septembre).
J’ai été touché par la détermination des dirigeants à préserver le travail d’un quart de siècle, en dépit de leurs marges de manœuvre limitées. Mais j’ai aussi été marqué par le divorce irrévocable, presque absurde en ce temps de crise, entre la direction, la rédaction et la régie publicitaire.
Paradoxalement, CB News, groupe indépendant, a mis du temps avant de prendre conscience des changements forts à l’œuvre dans le monde de la communication et de la presse professionnelle. Je me souviens de Margaret Figueiredo, la directrice générale, me parlant en juillet dernier de ses projets : nouveau site internet, nouvelle formule du titre, déclinaisons numériques, nouvelles émissions de télé… Le temps, l’argent et surtout la vision auront manqués pour faire de CB News un titre toujours en phase avec son temps. En quelques années, le titre s’était coupé d’une grande partie de son public et n’est pas parvenu à maintenir ses recettes publicitaires. Il est aujourd’hui trop tard pour pleurer la disparition d’un titre emblématique du monde de la pub. Mais d’autres supports, d’autres projets verront le jour. La nature a horreur du vide.
Le site du Week End (bouffe)
Samsung Mobilers… la suite (viral?? inside)
J’ai déjà parlé de cette opération originale menée par Samsung il y a quelque temps. Depuis, l’aventure Mobilers continue. Après la soirée de lancement en présence du PDG de Samsung France, les 20 personnes sélectionnées par la marque (dont je fais parti) se sont retrouvées pour un week end VIP à Cannes dans un hôtel luxueux.
Pendant le week-end, chacun a reçu un nouveau téléphone, le Galaxy S, tournant sous Android. Vous pouvez retrouver mon avis sur ce portable sur mon Tumblr dédié. Et bien sûr sur la page Facebook Samsung Mobilers que je vous invite à rejoindre…
Merci à Samsung pour ce nouveau téléphone et pour ce petit week end qui m’a permis de découvrir une ville agréable et surtout, de rencontrer des gens adorables!
Samsung nous a aussi présenté sa campagne virale pour la promotion du Galaxy S… je n’aime pas. Pour moi l’idée est mauvaise, le ton se veut drôle, mais c’est vulgaire et ça ne marche pas avec moi. Ca ne cadre pas avec l’image véhiculée par la campagne classique. On ne voit qu’une seule fonctionnalité (le Swype, nouveau mode d’écriture de textos), que je n’utilise pas. Bref, il n’y a pas de matière à faire le buzz. Mais peut-être que je me trompe. Qu’en pensez vous ?
Multitasking ?
Le “multitasking” (faire plusieurs choses à la fois) est un concept vieux comme le monde, mais avec internet et les nouvelles technologies, on entre dans une nouvelle dimension. Par exemple, il est devenu commun de regarder la télé en surfant sur internet et/ou en envoyant des textos.
Mais de mon coté, le multitasking va plus loin. Quand je surfe sur internet, j’ai toujours au moins 5 fenêtres ouvertes, parfois dans 2 ou 3 navigateurs différents (Chrome, Firefox, IE). Mes e-mails m’arrivent en continu, Facebook est toujours ouvert, comme Twitter, et j’y jette un coup d’œil de temps en temps.
Il y a quelques semaines, pendant une conférence, comme d’habitude, je surfais en twittant et en répondant à mes mails, tout en prenant des notes. Ma voisine, blogueuse a été bluffée. On en a discuté ensuite, et elle en a fait un article (à lire ici). Je vous invite à le commenter, d’ailleurs.
The Colbert Report | Mon - Thurs 11:30pm / 10:30c | |||
Nicholas Carr | ||||
www.colbertnation.com | ||||
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Ce nouveau mode de travail a des implications cognitives. Certains chercheurs prétendent que le multitasking rend idiot, avec des conséquences considérables sur le cerveau. Un constat inquiétant alors que toute une génération de digital natives gavés de technologies fait du multitasking un mode de vie.
Pour ma part, je pense que ce multitasking est une nouvelle façon de s’organiser, penser, travailler. C’est une évolution irrémédiable induite par internet et les nouveaux formats propres à ce média. Mais on doit prendre conscience de ses limites, se ménager des moments de pauses, hors des flux d’informations qui nous parviennent en continu et menacent de nous submerger. Comme le dit Véronique Rabuteau : “Ce qui serait peut-être intéressant à explorer, c'est ce que génère la juxtaposition des écrans et des ressources: nous avons soudain à portée de cerveau un espace et une temporalité différents. Peuvent coexister sous nos yeux, des époques, des images, des langages, très différents, le tout, simultanément.”
Et vous, êtes vous multitâche ?
The Social Network : trop geek ?
J’ai enfin été voir The Social Network, le film événement sur la genèse trouble de Facebook… et j’avoue avoir été déçu. Ce qui fait que je dois être la seule personne de mon entourage a ne pas l’avoir apprécié.
Ce que je reproche au film : des longueurs, une histoire un peu fouillis… et un aspect trop geek, à grand renfort d’algorithmes et de formules compliquées (on se croirait parfois dans un épisode de Numbers). J’ai du mal à comprendre comment le “grand public” a pu accrocher à cet univers. Il y a certes le mythe Facebook, une bonne musique, Andrew Garfield dans le rôle du meilleur ami trahi, et puis bien sûr, le coté ”campus” tellement à la mode en ce moment.
L’histoire est simple – simpliciste ? : un geek timide et solitaire en mal de reconnaissance (surtout auprès des filles) décide de se faire remarquer, et ce, quel qu’en soit le prix (vol, trahisons,…). Si le personnage principal ne s’appelait pas Zuckerberg, ce scénario n’aurait aucun intérêt… Finalement, l’histoire troublée de Facebook nous importe peu. Ce qui compte, c’est l’outil, un réseau social qui a changé le monde. Mais cet aspect n’est (malheureusement) que secondaire dans le film.
J’ai aussi ressenti un certain malaise devant ces 2 heures de film à charge contre Mark Zuckerberg. Celui-ci est dépeint comme un geek complexé, misogyne et antipathique, capable de trahir son meilleur ami pour poursuivre son dessein. Difficile de connaitre la part de vérité dans ce portrait pathétique.
Un seul point positif pour Zuckerberg : il est présenté comme désintéressé. La gloire et la réussite lui importent plus que les millions (milliards désormais). C’est un créateur passionné, un vrai “geek” (dans le sens d’obsédé/passionné).
Marques et Musique, un couple gagnant ?
3 enseignements de la campagne Coca Cola pour le mondial 2010
Samsung Mobilers : du CRM au SRM
Samsung est une marque que j’apprécie depuis longtemps. D’ailleurs, j’y ai fait souvent référence sur ce blog (ici, et là, et encore là). Depuis quelques semaines, je fais parti des Samsung Mobilers : un groupe de 20 personnes sélectionnées par la marque pour tester les nouveaux mobiles, échanger et partager leurs retours d’utilisateurs. J’ai d’ailleurs créé un tumblr à cet effet.
Tout a commencé par une première soirée où on a chacun reçu un exemplaire du Samsung Wave, l’un des modèles phares du coréen. La soirée a aussi été l’occasion de faire connaissance avec les autres « mobilers » et les responsables marketing de Samsung. Prochaine étape ? Un week-end à Cannes pour recevoir le Samsung Galaxy. Entre temps, les Mobilers ont pour mission d’alimenter une page Facebook dédiée avec leurs retours d’expérience avec le Wave.
Tests vidéos, trucs et astuces, photos,… Samsung a trouvé un moyen facile et ludique de générer de l’UGC (User Generated Content) autour de ses mobiles. Il faut dire que les Mobilers les plus passionnées seront récompensés par un voyage en Corée, ça motive.
Avec cette opération, on peut dire que Samsung passe du CRM au SRM… késako ? Le CRM, grosso modo, c’est la gestion de la relation client 1.0. On crée un « club » de marque, on collecte des adresses (physiques ou email), on envoi des mailings et on organise des jeux concours de temps en temps pour animer la base. L’objectif ? la fidélité.
Samsung a ainsi un club Samsung, auquel chacun est inscrit après l’enregistrement d’un produit sur le site. Puis il y a le club « Samsung Exclusive » pour les meilleurs clients, ceux qui ont enregistré plusieurs mobiles, qui ouvrent régulièrement les e-mails de la marque, etc. Une segmentation classique qui donne droit à de nouveaux avantages (événements privés, concours premiums, etc.)
Avec Samsung Mobilers, on entre dans une nouvelle dimension de la relation client, basée sur l’engagement. Là, Samsung s’adresse directement au sommet de la pyramide des « fans » (les 20 sélectionnés) et les transforme en ambassadeurs et même en partenaires. Avec ce nouveau statut, ceux-ci deviennent aussi légitimes que la marque pour parler en son nom (chaque semaine, 2 Mobilers sont nommés administrateurs de la page Facebook et ils écrivent au nom de Samsung).
Ce statut de Mobilers ne les privent pas de leur liberté et de leur esprit critique (j’ose l’espérer) et leurs avis sont perçus comme plus objectifs qu’une communication « officielle ». Parce qu’ils appartiennent à la base des clients « lambda » de Samsung, les Mobilers incarnent la proximité. Ils suscitent un effet d’entraînement en incitant d’autres fans à poster leurs contenus et à participer à l’activité de la page.
Cette opération a le mérite d’être plus transparente que certaines opérations qui visent des blogueurs, puisque le statut de Mobilers est officiel et affiché, alors qu’un blogueur en contact avec une marque ne révélera pas forcément ce contact et son éventuelle rémunération à ses lecteurs (de plus en plus le font, heureusement).
Le pire du buzz : Nescafé
Nescafé a lancé ce matin une opération de buzz d’un gout douteux : “Wake up, Live More” orchestrée par l’agence Ogilvy PR. Le principe ? Un appel tôt le matin sur votre portable, destiné à vous réveillez. Un SMS vous invite à vous connecter à la page Facebook du jeu pour trouver qui vous a piégé. A votre tour de vous venger en réveillant un ami. Viralité assurée. Sur le papier.
Le jeu vise les 15-25 ans, habitués à ce genre de blagues potaches qui ont fleuri sur les libres-antennes de la bande FM. Mais pour lancer le buzz, Nescafé a commencé par piéger des blogueurs, qui n’ont pas gouté la plaisanterie. Un appel à 6h, c’est synonyme d’urgence, et bien souvent de mauvaise nouvelle… Parmi les 40 premières victimes, Gaduman ou Publigeekaire racontent leurs mauvaises expériences. Olgilvy, par la voix de son DG Eric Maillard, tombe des nues et ne comprend pas ce que son opération bien huilé a de tendancieux, voire dangereux. Car in fine, la question est : une marque a-t-elle le droit de violer ainsi l’intimité des gens? A ce sujet, Cyrille Chaudoit explique sur son blog tout ce que la mécanique de Nescafé a de perverse. Nescafé s’est cru tout permis, sous prétexte d’être “fun”…
Outre la dimension morale, il y a l’aspect légal. Dans le règlement, Nestlé dit avoir « effectué les procédures et obtenu les autorisations légales et administratives requises et notamment la déclaration relative à la mise en œuvre de traitement automatisé de données nominatives auprès de la Commission Nationale Informatiques et Libertés (CNIL) »… difficile à croire. Sur CB Webletter, un commentateur indique : “J’ai développé pendant 7 ans dans une boite spécialisée dans les services téléphoniques. Nous avions interdiction absolue de l’autorité des télécoms d’appeler / d’envoyer des SMS entre 22h et 7h.”
Après la gestion dramatique de l’affaire Kit Kat/Greenpeace, Nestlé s’illustre encore une fois par son amateurisme sur internet. Etonnant paradoxe : dans le même groupe, il y a Nespresso, à la communication digitale bien maitrisée (voire verrouillée), notamment depuis l’arrivée de la concurrence.
Nuit Blanche 2010 : cap à l’est
Pour cette nouvelle édition de la Nuit Blanche, j’ai décidé de visiter la zone Est, pour échapper à la foule du centre… En tant que Twitt-reporter pour la mairie de Paris, j’avais un pass coupe-file, mais je l’ai assez peu utilisé : la zone était assez calme, ce qui était finalement appréciable : j’avais un mauvais souvenir de la foule dans les rues du Marais l’année dernière.
Direction donc le 20e, entre les stations Belleville et Pyrénées. Avec des constructions gonflables, une œuvre dont vous êtes le héros, un camion sur l’eau…
#24 Installation “Confort #4” de Lang/Baumann à l’école primaire de Belleville.
#25 “Portrait temps réel” de Rébecca Bournigaut au Zèbre de Belleville (le plus petit cabaret d’Europe)
#26 “Mon repos aux Tuileries” de Claude Lévêque au parc de Belleville.
Ensuite, deux oeuvres sur le réseau RATP : “8 heures plus loin” de Dominique Blais, des annonces sonores en japonais sur la ligne 14 (surprenant) et “Metroscope” à la station fantôme Saint Martin, sur la ligne 9 (merci au chauffeur d’avoir ralenti !)
Et vous, qu’avez-vous vus/fait de votre Nuit Blanche ?
#NB10
Et oui, pour la première année, la Mairie de Paris a décidé de faire appel à des Twittereurs (j’aime pas l’expression “twittos”) pour partager leurs impressions via Twitter et sur le site de la Nuit Blanche. On est 20 a avoir été choisis. Je n’ai pas encore décidé de mon itinéraire, mais je me penche dessus d’ici demain. En attendant, vous pouvez retrouver ce que j’avais fait pour la Nuit Blanche 2009.
Le futur de la pub sur mobile ?
Sur les smartphones, la pub se limite pour le moment à des bannières plus ou moins moches. Avec sa plateforme publicitaire iAd lancée en juillet dernier, Apple veut mettre la barre bien plus haut et tirer parti des fonctionnalités de l’iPhone et de l’iPad pour proposer une véritable expérience utilisateur. Parmi les premiers annonceurs, Nissan et Unilever ont essuyé les plâtres : délais de conception sans précédent pour une campagne mobile (8 à 10 semaines, comme en télé) et implication d’Apple dans tout le processus créatif. Mais le résultat en valait la peine, si on en crois cette présentation de la campagne LEAF de Nissan :
Une pub à 1 million de dollars quand même (le ticket d’entrée pour annoncer sur iAd). Pour ce prix là (avec un double paiement qui plus est, à 10$ pour 1000 impressions et 2$ par interaction) les premiers annonceurs se sont surtout offert une belle campagne de RP.
Si le sujet vous intéresse, j’ai écrit cet article pour CB Webletter.
Nesfluid : le pari risqué de Nestlé
Ce matin Nestlé présentait en grandes pompes (5 heures de présentation presse) sa dernière innovation : Nesfluid. Cette gamme de boissons « hydra-nutrition » est à base d’eau de coco et de lactosérum (rien que ça !).
Il y a 6 produits différents, correspondant chacun à 6 univers bien différent. Ils sont segmentés en fonction de critères croisés (âge, sexe, occasion de consommation, bénéfice attendu…). Par exemple, « vitalise », au guarana, pour s’énergiser, ou encore « protect », pour les seniors, « renforce », au calcium, pour les enfants. Cette « innovation de rupture » (pour reprendre les termes de Nestlé) a été testée pendant 2 ans, sur plus de 3 000 consommateurs, dans 6 marchés test.
Coté storytelling, Nestlé nous affirme que cette nouvelle « business unit » est en pleine cohérence avec l’esprit (pardon, l’ADN) du groupe :
- l’eau (Nestlé Waters)
- la nutrition
Pour accompagner le lancement, massif : un plan media « 360 », qui s’appuie surtout sur la TV et la presse. Le spot TV (sur les écrans le 2 octobre) est visuellement très recherché. Reste à savoir si, au delà de l’effet « wow » il suffira à faire comprendre le concept de ce nouveau produit, entre plaisir et santé. C’est là qu’intervient la presse où Nestlé mise sur la pédagogie et le publi-communiqué. Sur le web, on a droit à un site de marque pédagogique, une page Facebook et un jeu en réalité augmentée pour le coté fun. En hors média, un « Nesfluid tour » viendra présenter le produit aux consommateurs potentiels, à travers des activités correspondant aux 6 univers. Bref, on a un mix-media complet. Problème : le produit. Visiblement, les distributeurs sont peu enthousiastes et Nestlé a du peser de toute sa force commerciale pour imposer la gamme dans les linéaires.
Pour avoir testé presque toute la gamme, j’avoue être un peu déçu – bon, ok, j’aurai pas du tester les 6 dans la même journée ;)
Par principe, toute la gamme ne m’est pas destinée. Mes préférés : Vitalise (guarana et Vitamine C), Renforce (calcium, Vitamine D, Phosphore) et Equilibre (Citron, Vitamine C). Par contre, je n’ai pas aimé Rayonne (Fruits rouge et polyphénols), Protect (Grenade, zinc, Sélénium) et Body (Thé vert, café vert et Ananas)…
Personnellement, je pense que ce produit ne rencontrera pas son public. Trop cher (1,60 euros les 250 mL), trop différent, superflux… les défauts ne manquent pas. Mais peut-être que je me trompe : Nestlé semble avoir bien pesé les risques (2 ans de développement). Qu’en pensez-vous ?
Comment la pub a façonné le métro
Journées du patrimoine obligent, il fallait bien faire quelque chose de mon dimanche. Direction donc le métro (si si) pour une visite culturelle et insolite intitulée “les mystères du réseau”, un titre alléchant. Malheureusement la visite m’a laissé un peu sur ma faim : on a beaucoup voyagé sur les lignes de la RATP, de la 12 à la 1 en passant par la 14 et la 6… mais pas de vrai mystère à l’horizon, ni même de station fantôme ! Et oui, il y a 4 ou 5 stations “fantômes” sur le réseau, fermées entre 1930 et 1949, mais aucune n’était ouverte pour ces journées du patrimoine… dommage.
Néanmoins, j’ai pu apprendre pas mal de choses sur le métro, son histoire et son architecture. C’était cette année le centenaire de la “Nord Sud”, l’ancêtre de la ligne 12 et l’objet d’une exposition à la station porte de Versailles.
A l’origine, le métro parisien était tenu par deux compagnies concurrentes : la CMP (Compagnie du chemin de fer Métropolitain de Paris) et la “Nord Sud”. La première gérait les lignes 1 à 11, la seconde les lignes A et B, devenues après la fusion avec la CMP les lignes 12 et 13. Les lignes des deux compagnies avaient des caractéristiques différentes : la Nord-Sud, challenger, proposait un confort supérieur dans les rames et les stations, des couloirs en courbe et un aménagement des stations particulier. Un détail : au lieu des plaques émaillées indiquant le nom des stations propres à la CMP, la Nord-Sud préférait des carreaux de faïence, toujours visibles dans les stations de la ligne 12.
La couleur des carreaux changeait selon le type de station : vert pour les correspondances et terminus, marron pour les stations simples. En extérieur, la Nord Sud préférait de sobres habillages en fer forgé alors que la CMP se caractérisait par les flamboyants édicules Art Nouveau de Guimart.
Avec la fusion des deux compagnies, à la suite de la faillite de la Nord Sud en 1930, les différences se sont atténuées. Dans les années 50, quand la RATP (qui a succédé à la CMP à la Libération) décide de rénover son réseau, elle recouvre bon nombre de stations de la “Nord Sud” par une opération de “carrossage”. La raison : sur la Nord Sud, les emplacements publicitaires n’étaient pas normalisés… au lieu du classique 4 par 3, les panneaux faisaient du 2 par 3, un format impossible à vendre aux annonceurs. Aujourd’hui, certaines stations ont conservé leur carrossage, mais de plus en plus sont rénovées dans le style original de la Nord Sud. Seul changement : les affiches sont au format 4 par 3… Seule la station Solférino a conservé des emplacements en 2 par 3.